En 1985, Robert Doisneau acceptait de répondre à une commande photographique dans le cadre du lancement de la Mission photographique de la Datar.
Doisneau revient sur « son » territoire, la banlieue mais cette fois-ci en proposant de s’inscrire dans une démarche plus plastique, en plus grand format, utilisant pour la première fois la couleur.
Ses territoires de prédilection, la banlieue sud là où il vit mais aussi les autres banlieues qu’il entreprend de parcourir sont des territoires en pleine mutation. C’est, au milieu des années 1980, un collage de deux mondes qui s’affrontent, le monde ancien étant appelé à perdre pied inexorablement. C’est donc un entre-deux urbain et paysager, mais surtout sociétal, que nous fait découvrir l’œil exercé du photographe, mêlant ironie, drôleries, incongruités. Pour rester au plus près des deux Doisneau, et tenter avec lui le grand écart esthétique qu’il s’est forcé à opérer, le livre fait se côtoyer les images « contemporaines » de la Datar avec celles des années 1930 et 1940. (Extrait de la note de l’éditeur) ; texte de Claude Eveno, photos en couleurs.
